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Jour 14 - Jeudi 26 Juillet

Odessa - Youjne

Nos jeunes amis cracheurs de feu nous ont parlé des catacombes existant sous Odessa... Le creusement des catacombes aurait débuté dans les années 1830, lorsque la ville avait besoin d’un matériau de construction bon marché et facile à se procurer. Son sous-sol renfermait justement de longues veines de calcaire jaune, une roche à la fois légère et résistante. La taille des pierres est ainsi devenue une activité lucrative pour Odessa, alors en pleine expansion. Au fur et à mesure des excavations, les catacombes ont pris forme. Bientôt, un véritable labyrinthe s’est développé au hasard sous la ville. Des tunnels ont été creusés à plus de 35 mètres sous le sol, s’entrecroisant parfois à différents niveaux. Une fois épuisés, les puits étaient abandonnés, et de nouveaux étaient forés. Avec le temps, ce réseau de tunnels s’est étendu jusque dans la campagne.

Plusieurs réseaux des catacombes ont été habités par des partisans soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour les partisans, ces tunnels n’étaient pas de simples cachettes, ils étaient aménagés aussi confortablement que possible. Dans la salle de jeux, les hommes jouaient aux échecs, aux dames ou aux dominos, à la lueur des bougies. Des pièces taillées dans la roche de chaque côté du tunnel principal servaient à loger hommes et femmes. À l’intérieur, des niches creusées dans la paroi et garnies de foin faisaient office de lits.

Récemment, des explorateurs ont découvert de nouveaux tunnels, où ils ont trouvé des journaux centenaires, des lampes à pétrole d’avant la révolution russe et des pièces de monnaie de l’époque tsariste. Ces objets, restés intacts pendant des décennies, ont jadis appartenu aux hôtes des profondes, obscures et interminables catacombes d’Odessa.

Bien sur il n'y a pas que les résistants qui ont utilisé les catacombes, elles ont servi aussi de planque pour les contrebandiers, de prison et de lieu d’exécution pour la pègre. Elles ont servi d’église cachées, de coffre forts secrets ou d’imprimerie discrètes pour des journaux interdits.

Il va de soit qu'un tel labyrinthe obscure ne pardonne pas la moindre stupidité. Y aller sans guide est tout simplement suicidaire. On nous a raconté l'histoire d'une fille nommé Masha qui est descendu avec ses amis fêter le nouvel an 2005. L'alcool a coulé à flot puis les fêtards ont rampé plus que marché vers la surface. Le problème c'est que le lendemain après midi il est devenu évident qu'il manquait une personne. Ils sont redescendu, ont cherché puis ont prévenu les authorité qui ont cherché... Le corps de Masha n'a été retrouvé que deux ans plus tard par d'autres explorateurs... Elle est visiblement morte de deshydratation après trois longues journées seule dans le noir... Et il semblerait que ça ne soit pas un cas isolé.

On a finalement marché environ trois kilomètres (sous terre ils comptent double ! ) et on était bien content de retrouver la lumière ! (Une ballade qui, m'a t-on dit, représente moins de 1% des galeries existantes…).

Après cette visite totalement inattendue qui restera un moment fort du voyage, nous reprenons la route plein Est alors que les nuages s'invitent à nouveau... Nous rejoignons la Mer Noire à une centaine de kilomètres d'Odessa. Bon ici, comme chez nous, c'est l'été et qui dit été dit plein de gens sur les plages... Mais on trouve un coin super en bordure de falaise avec une vue extra. On y passe un très bon moment.

Alors que le temps se fait de plus en plus menaçant on fait un rapide tour en ville. Nous sommes donc à Youjne, intéressante ville nouvelle qui date de 1978 et semblait indiquer une volonté de cité balnéaire dans l'ex URSS. La ville n'a jamais été terminée mais compte quand même 30 000 habitants (sur les plans elle devait avoir au final une capacité de 150 000 camarades).