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Jour 19 - 24 Juillet

Pornic - Guérande - Brière

Nous quittons la zone des châteaux de la Loire. Nous allons à présent suivre le fleuve jusqu'à l'Océan pour entamer une nouvelle partie du voyage, la Bretagne. Mais attention, c'est pas parcequ'il n'y a plus de chateaux (d'ailleurs, c'est faux, il y en a toujours mais moins resplendissant, moins renaissance) que c'es moins joli ! Tout au contraire, la vallée de la Loire regorge de jolis coins !

La Loire est le plus long fleuve de France, avec une longueur de 1 006 kilomètres. Elle prend sa source sur le versant sud du mont Gerbier-de-Jonc au sud-est du Massif central dans le département de l'Ardèche. Jusqu'au milieu du 19ème siècle, la Loire navigable à partir des environs de Roanne était la voie principale par laquelle transitaient les marchandises de l'intérieur du pays jusqu'au port de Nantes. L'arrivée du chemin de fer, qui relie aujourd'hui Paris à Saint-Nazaire en passant par Angers et Le Mans, a changé la donne. L'influence de la marée remonte souvent en amont de Nantes, largement au-delà du large estuaire de Saint-Nazaire. De nos jours, la Loire est navigable depuis son estuaire jusqu'à Montsoreau (près de Saumur).

En milieu d'après midi, nous atteignon l'ocean ! Nous sommes à Pornic et on voit bien aux toits en ardoise qu'on a radicalement changé de région. Aujourd'hui située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire, la commune de Pornic fait partie de la Bretagne historique, dans le pays traditionnel du pays de Retz.

Pornic est située sur la Côte de Jade. La ville est connue pour son château et son vieux port. Ses principales ressources sont, au début du 21ème siècle, le tourisme et les produits de la mer. Pour la petite histoire, le château, ruiné et pillé après son abandon dans les années 1960 a été sauvé car la mairie à eu l'intelligence et le courage de le confier à une association présidé par le conteur Éric Chartier. Depuis, le lieu est un centre d'art et de culture, où chaque année ont lieu des pièces de théâtre, des expositions d'art, et des soirées littéraires.

Après Pornic, cap à l'Ouest en passant par le pont de Saint-Nazaire. Inauguré en 1975, l'ouvrage métallique haubané mesure 720 m et l'ensemble des ouvrages, avec les viaducs d'accès, représente une longueur totale de 3 356 m, ce qui fait du pont de Saint-Nazaire le plus long pont de France. Payant un temps, il est devenu gratuit en 1994.

Le Conseil général a mis en place un système de gestion des voies du pont par voies réversibles, qui permet au fil de la journée ou en fonction d'évènements ponctuels, de consacrer une deuxième voie au sens de circulation le plus sollicité. Unique en France, ce système est entré en service le 25 août 2010 et est considéré depuis comme « expérimental ». En effet, le code de la route prévoit une signalisation blanche au sol, donc le département de la Loire-Atlantique a reçu une autorisation exceptionelle pour un an qui est depuis reconduite tous les ans !

Nous visions en fin d'après midi les marais salant de Guérande. Les marais salants occupent la partie orientale d'une vaste zone plane dont l'altitude maximale ne dépasse pas 6 mètres, située entre le coteau de Guérande au nord et la presqu'île du Croisic au sud qui la sépare de l'océan Atlantique. On situe la construction des premières salines entre la fin de l'époque romaine et la période de la colonisation bretonne du 7ème siècle. En moyenne, les salines de Guérande produisent environ 10 000 tonnes de sel chaque année, production bien inférieure en quantité à celle, plus industrielle, des salines de la côte méditerranéenne telles que Salin-de-Giraud et Salins-d'Hyères.

Nous reviendrons sur guérande demain, pour visiter la cité en elle même mais pour le moment on se rend dans les marais de la Grande Brière pour y passer la nuit. La Brière ou Grande Brière est un marais situé au nord de l'estuaire de la Loire. Une partie de ce marais, appelée « Grande Brière Mottière » et couvrant 6 700 hectares, est propriété indivise des habitants du voisinage (14 paroisses devenues 21 communes), selon un statut reconnu de fait par une lettre patente du duc de Bretagne François II en date du 8 août 1461, puis formellement accordé par le roi Louis XVI le 27 janvier 1784.

Car des hommes se sont installés dans les petites îles calcaires du marais, la principale étant celle de Saint-Joachim, qui fait figure de capitale de la Brière Mottière. Le village îlien est entouré d'un canal circulaire, la "curée", creusé de "chalandières" où sont amarrés les "chalands" servant à parcourir le marais. De ce canal partent d'autres canaux, plus importants, menant au grand marais.

Alphonse de Châteaubriant, dans son roman La Brière, qui obtint en 1923 le Grand prix du roman de l'Académie française, en fait une description sinistre qui ne nous a pas empéché de très bien dormir : « le sol défoncé offrait un feutre spongieux où s'enfonçaient les pieds dans une eau visqueuse. Et la même eau de ténèbres saturée de l'acide des décompositions séculaires exprimé du marc des tourbes, épaisse et lourde comme un drap de mort, noyait le fond des fosses aux formes funèbres qui s'ouvraient de tous côtés, géantes blessures de la Brière, destinées à ne se refermer jamais. Les Briérons n'hésitent jamais à tuer un étranger, c'est-à-dire un homme qui n'est pas natif de la Brière, et qu'ils soupçonnent d'avoir de mauvais desseins, ou simplement d'âtre fonctionnaire ou ingénieur».