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Jour 19 - Mardi 31 Juillet

Zone frontière du Donbass - Kharkiv

Comme on peut le voir sur le panneau de signalisation, nous longeons la 'frontière' de la région du Donbass dont la capitale est Donetsk. Il faut savoir que dans le Donbass, la guerre du printemps 2014 ne s'est pas terminée avec les accords de paix de Minsk en février 2015. Ces derniers ont simplement fixé la ligne de front mais des soldats ukrainiens continuent actuellement d'affronter des combattants de la 'République séparatiste de Donetsk' soutenus par les forces russes sur cette ligne. Il ne s'agit donc pas d'une guerre ouverte mais plutôt d' une nouvelle guerre des tranchées...

Difficile de se faire un avis tranché dans cette affaire. Ce que je retiens de mes différentes discutions, c'est que les Ukrainiens sont encore traumatisés, et on peut le comprendre, par leur 75 années de dictature communiste et peinent à comprendre que la Russie d'aujourd'hui n'est pas l'URSS d'hier. Une forte propagande gouvernementale leur dit d'ailleur l'inverse chaque jour, faisant de Vladimir Poutine un agent communiste "infiltré" qui voudrait recréer l'URSS, ce qui semble assez ridicule quand on a le recul nécessaire mais reste un mensonge très efficace vu le passif de la population vis à vis des russes.

Ce qui reste un fait par contre, c'est que les différents gouvernements d'Ukraine entre 1991 et 2014 ont laissé partir à la dérive les routes, les hôpitaux et le service public en général... La situation était totalement semblable à celle de l'URSS entre 1989 et 1999, date de l'arrivée de Poutine au pouvoir, à savoir un pays controlé par des oligarques qui n'agissaient que pour leur enrichissement personnel. Mais après la sécession de la Crimée et la tentative de sécession du Donbass, comme par magie, le gouvernement ukrainien a trouvé les moyens de refaire toutes les routes nationales du pays (le plus vaste pays d'Europe, je vous laisse imaginer le kilomètrage de routes que ça représente...).

Nous arrivons à Kharkiv en tout début d'après midi. Notre première destination c'est le 'Barabashovo', un des plus grands marchés couverts d'Europe. Jugez en par vous même : Une superficie de 75 hectares (120 terrains de football !!! ) et 20 500 magasins de détail (très majoritairement de tous petits stands mais quand même...). Si le marché est généralement présenté comme géré par des vietnamiens (De fait il y a beaucoup de vendeurs asiatiques et des zones du marché semblent spécialisées dans la contrefaçon bas de bamme typique de l'extreme orient) j'apprend assez vite qu'en fait le grand patron, le propriétaire des structures physiques, s'appelle Oleksandr Feldman, un député millionnaire, président du Comité juif ukrainien et co-fondateur de plusieurs groupes favorables aux diversités.

L'homme fait parti de ces gens puissants qui poussent l'Ukraine vers l'Europe et qui considèrent que les associations liées aux droits de l'homme et au respect des minorités sont très utile à "la mise au pas idéologique et culturel de l’Ukraine qui constitue un préalable à toute annexion du pays par le bloc occidental" (Je le cite !). Pour ceux qui se posent des questions sur le financement de mouvements comme les FEMEN, ça peut difficilement être plus clair...

Après quelques heures passées au marché (où l'on trouve de la nourriture vietnamienne de première qualité servie par des petits stands mobiles "comme là bas"...), nous nous dirigeons vers notre hôtel après avoir fait un rapide tour de la ville en véhicule. Le plan d'origine consistait à ressortir après une bonne douche et un peu de repos mais bon, le confort de la chambre, l'attrait du bar et du restaurant de l'hôtel... bref on a fait les fainéants !