© 2018. Tous Droits Réservés.

Jour 3 - Dimanche 22 Avril

Pubol - Gérone

En matiné on se rend à Pubol qui se situe à 13 kilomètres au nord-est de Gérone et est connue pour abriter un château médiéval acheté en 1968 par Salvador Dalí pour son épouse et muse Gala. Lorsque Dalí l'a acheté en 1969, le château était en piteux état : les plafonds effondrés, les murs fissurés de part en part et le jardin à l'abandon donnaient à l'ensemble une allure romantique qui séduisit tant les Dalí qu'ils tentèrent de la conserver. Ils firent consolider les vestiges en se gardant bien de cacher les cicatrices que le temps y avait laissées. Ils les restaurèrent donc, mais de manière fort intelligente, en tirant parti des murs et des plafonds à demi détruits pour créer des espaces insolites aux dimensions très contrastées. La décoration intérieure repose sur le baroque des textiles, l’ornementation picturale des murs, le trompe-l'œil, les antiquités, les symboles à caractère romantique… Le tout compose un lieu clos, mystérieux, intime, austère et sobre, avec des espaces d'une grande beauté, telles les anciennes cuisines transformées en salle de bains ou le Salon du Piano ouvert au public depuis 1996.

La muse de Dali, Gala Dalí, née Elena Ivanovna Diakonova à Kazan (Russie) le 7 septembre 1894 et morte à Portlligat, Espagne, le 10 juin 1982, a eu pour époux le poète Paul Éluard, pour amant Max Ernst puis s'est finalement mariée avec Salvador Dalí. En 1929, Éluard et Gala rendent visite à un jeune peintre catalan, Salvador Dalí, chez lui, à Figueras. C'est le coup de foudre réciproque. Ils s'épousent civilement en 1932. La célébration religieuse de ce mariage n'a lieu qu'en 1958. Elle devient l'unique modèle féminin et le principal sujet d'inspiration du peintre qui ne cessera de la magnifier et de la représenter comme un mythe vivant et une icône moderne. De son côté, Gala prend en main les affaires de son mari et saura les faire fructifier. Pour Gala, Dalí achète en 1968 le château de Púbol, en Catalogne, où elle est enterrée à sa mort le 10 juin 1982. Je conseille vraiment cette visite.

Après Pubol, on met le cap sur Gérone. Les premiers habitants reconnus de la région furent les Ibères. Durant la guerre opposant Sertorius à Pompée (82-72 av. J.-C.), ce dernier fit construire un oppidum sur la Voie Heraclea (future Via Augusta) pour la défendre contre les troupes levées par Sertorius. C'est donc pour répondre à des nécessités stratégiques que fut fondée Gérone baptisée alors Gerunda. La position stratégique de la ville sur l'artère constituée par la Via Augusta la transforma rapidement en un pôle régional.

Les Wisigoths dirigent la région depuis la chute de l'empire romain jusqu'à l'arrivée des Maures. En 785, Charlemagne s'empare de la ville. Elle est assiégée par Philippe III le Hardi, roi de France, parti en guerre contre le roi d'Aragon, du 26 juin au 7 septembre 1285. Il ravage la ville et la sépulture de Saint-Narcisse, patron de Gérone. Selon la tradition, un énorme essaim de mouches sort de la sépulture et refoule l’armée française. 20 000 soldats et 15 000 chevaux auraient péri, le roi de France meurt lui-même à Perpignan emporté par les fièvres. Dès lors le patron de Gérone est appelé « le Saint aux mouches » et le jour de sa fête, le 18 mars, le dicton « À Sainte-Narcisse les mouches, aux pêcheurs les touches » lui est directement dédié. Une école kabbalistique d'une grande importance s'établit dans le quartier juif de Gérone entre les XVIIe et XVIIIe siècles. Napoléon prend la ville en 1809 après un siège de sept mois. Gérone devient la préfecture du Département du Ter de 1812 à 1814, quand la Catalogne est incorporée à l'Empire français.

Le Vieux quartier (Barri Vell) qui correspond à la vieille ville de Gérone, délimitée par les murailles médiévales et les bastions de l'époque moderne corrspond à la Gérone d'avant 1895. C'est une visite très intéressante où l'on trouve les principaux monuments ainsi que certaines des constructions originelles de la ville.