Pour notre dernière matinée dans les Pyrénées Espagnoles, nous sommes sur le site de la station de ski nordique d'Aransa où nous avons passé la nuit. Très beau coin qui doit être superbe en hiver avec 32 kilomètres de pistes !

La France avait sa ligne Maginot, l’Allemagne sa ligne Siegfried et l’Italie son mur des Alpes. L’Espagne, elle, avait sa ligne P, pour « Pyrénées », une défense imaginée par Franco qui sera notre dernière étape avant la frontière. Officiellement neutre durant la Seconde Guerre mondiale mais proche d’Hitler et de Mussolini, Franco lance la construction en 1944 d’une ligne défensive sur les Pyrénées, la ligne P. Elle s’achèvera en 1947. Le projet initial prévoit 10 000 bunkers d’Hendaye au Cap de Creus. Au final 4 500 ouvrages défensifs verront le jour. En 1948, la frontière ouvre de nouveau. Les bunkers sans armes et sans soldats restent néanmoins conservés et entretenus par l’armée jusqu’en 1960, avant de tomber dans l’oubli.

Le parc d’interprétation de Martinet et Montella où l’on peut visiter et découvrir ces bunkers, regroupe les centres 52 et 53. Situé en Cerdagne, la région était considérée comme vulnérable car moins escarpée. D’où une concentration plus élevée en bunkers.

De retour en France nous faison une halte au four solaire pour visiter la structure mais... la société qui gère ça a fait faillite il y a deux ans... et personne n'a trouvé un moyen de régler le problème ! Le four solaire d’Odeillo, de 54 mètres de haut et 48 de large comprenant 63 héliostats, mis en service en 1970, affiche une puissance thermique d'un mégawatt. Avec le four solaire de Parkent en Ouzbékistan, il est l'un des deux plus grands du monde. On peut obtenir en quelques secondes des températures supérieures à 3 500 °C.

Nous visitons ensuite Villefranche de Conflent. Villefranche est située au fond du défilé de la Têt, à la confluence de celle-ci avec le Cady. La ville, fondée evesr 1090, contrôlait alors l'accès aux terres principales du Conflent. La construction de nouvelles fortifications est entreprise à partir des plans de Vauban en 1669. Le Fort Libéria est alors construit à flanc de montagne, dominant la ville au nord. Les travaux se poursuivent pendant tout le 18e siècle (porte de France en 1783, porte d'Espagne en 1791). La ville est très jolie mais les prix des restaurants semblent stratosphériques quand on revient d'Espagne...

Pour terminer la journée, on se dirige vares le site d'un ancien relais de luxe, le relais de l'Infante. C'était autrefois un hôtel très prisé par les dignitaires de la haute société où ils partaient cacher des Amours clandestines, un lieu de toute beauté avec piscine à l'extérieur et bains à l'intérieur de l'établissement ! Autrefois il fallait être discrets pour cacher ses Amours...

Les bâtiments datent de 1872 et le captage de 4 sources d'eaux alcalines et sulfureuses proches permit le fonctionnement d'un établissement thermal jusqu'en 1931. Ensuite il restera fermé jusqu'en 1941, date à laquelle il fut cédé à un banquier de Perpignan qui le modernisa et l'aménagea dans le style Renaissance espagnole. Il fut alors utilisé comme auberge sous le nom du "Relais de l'Infante". Des buvettes gratuites d'eau "miraculeuse" étaient mises à la disposition des clients.Le relais fut relié à la route nationale par une voie carrossable avec un parking. La piscine fut aménagée.

Revendu en 1978 un hôtel est aménagé, " Le Relais de l' Infante", pour compléter le restaurant. Cette Hôtellerie durera jusqu'à l'extinction des feux de l'établissement (sans jeu de mots... puisque il fut ravagé en 1984 par un incendie). Que reste t'il donc de tout cela ? Un tas de ruines de styles très mélangés, une inutile et vaste piscine qui servit à l'hôtellerie, des vestiges de jardinières où poussent encore tulipes et autres iris. Des pans de murs écroulés, des moquettes suspendues dans le vide, des sanitaires accrochés aux pans de murs, des placards vides ouverts sur le vide, des poutres calcinées, des ferrailles tordues par le feu... et une singulière atmosphère !