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Jour 11 - Lundi 17 Juillet

Nord de la Roumanie

Notre première étape en Roumanie est une petite région semi-autonome, le pays d'Oaș, qui a longtemps été relativement isolé, non-électrifié et à l'écart du tourisme dont bénéficiait le Maramureș voisin. Ici comme dans les autres bourgs alentour, les maisons construites avec l'« argent de Schengen » issu du travail clandestin ou du pillage des horodateurs ont poussé comme des champignons. Les nouveaux riches ont choisit de construire de somptueuses villas. Les meilleurs matériaux sont utilisés pour édifier ces bâtiments à deux étages, aux larges baies vitrées et fermés par des portails en fer forgés de toute beauté. Elles cohabitent étrangement, dans ce rude paysage campagnard, avec les modestes demeures traditionnelles.

L'étape suivante est le village de Sapanta, qui se trouve le long de la rivière Tusa et de la frontière Ukrainienne. Cette bourgade est surtout célèbre pour son cimetière baptisé " le cimetière joyeux " terme qui lui a été donné par un Français lors d'une visite.

Ce cimetière étonnera le visiteur par ses couleurs éclatantes, il est l'oeuvre de Ioan Stan Patras qui tout au long de sa vie sculpta et repeigna les croix en bleu symbole d'espoir et de liberté. Il les décora de scènes de la vie quotidienne: personne jouant du violon, une autre tissant, ou bien encore en train de traire une vache, suivie d'une épitaphe souvent humoristique et pleine d'esprit.

Troisième et dernier point d'interet de la journée, une prison datant de l'époque communiste (attention ça ne veux pas dire qu'il n'y a rien d'autre à voir, toute la région est très jolie, légèrement montagneuse et très boisée. La prison fut construite en 1897 par l'Empire austro-hongrois et elle a fonctionné en tant que prison pour criminels de droit commun, puis, au début du régime communiste, comme centre de détention pour les dissidents. Les dissidents étaient détenus dans des conditions insalubres, misérablement nourris, empêchés de s'allonger pendant la journée sur les lits des cellules sans chauffage. Ils n'étaient pas autorisés à regarder par la fenêtre (ceux considérés comme étant récalcitrants étaient punis dans la "noire", cachot sans lumière). Finalement, des volets ont été mis aux fenêtres pour ne laisser voir que le ciel. En 1955, quand la Roumanie est devenue membre de l'ONU, certains prisonniers ont été libérés, d'autres placés en résidence surveillée et la prison est redevenue un lieu de droit commun. En 1977, la prison, désaffectée devient une fabrique de balais puis un dépôt de sel. En 1993, la Fondation Académie Civique reprend le bâtiment pour le transformer en musée.

Nous revenons vers Sapanta pour aller dormir sur le Parking du monastère de la ville (Généralement les Parkings de monastères sont souvent des bons plans pour dormir vu que les monastères sont des endroits tranquilles et isolés... C'est l'occasion d'échanger quelques mots avec un allemand qui passe lui aussi la nuit là. Il conduit un vieux Merco 4X4 des années 70. Ca aurait pu être une option qui m'aurait interessé mais autant la consommation n'est pas aussi énorme que je pensais, "seulement" 11 litres au 100, autant la vitesse de pointe de 80 Km/h me semble impensable !