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Jour 2 - Mardi 8 Juillet

Skocjan - Krk

La première visite du voyage se fait en début d'après midi, après avoir passé la frontière de la Slovénie. Il s'agit des grottes de Skocjan, un système de grottes calcaires dans la région du Karst au sud-ouest de la Slovénie. Le système est situé dans un parc régional de 413 ha et localisé dans la commune de Divača au lieu-dit Škocjan, à ne pas confondre avec la commune slovène de Škocjan qui est localisée plus à l'est du pays.

Le système de grottes exondées et visitables est long de 6 200 m avec une profondeur maximale de 223 m. La grotte du Silence, avec 12 000 mètres carrés, est la plus grande d'Europe et l'une des plus belles du monde. La plus grande stalagmite mesure 15 m de haut.

Ces grottes sont connues depuis longtemps. En 1782, le peintre français Louis-François Cassas fut employé pour représenter les paysages locaux, prouvant ainsi que les grottes étaient déjà explorées à l'époque. Mais le véritable tourisme débuta réellement dans les grottes en 1819 avec la construction d'escaliers permettant d'y descendre. Un livre à l'attention des visiteurs fut créé à cette occasion. En 1959, l'électricité fut installée pour rendre les visites plus agréables.

Le système de grottes est impressionnant par la hauteur de ses galeries, le débit de la rivière qui le traverse et les aménagements qui ont été réalisés au cours du dernier siècle. Il y a notamment d'anciennes passerelles au-dessus du vide et un pont traversé par la visite classique à plus de 80m au-dessus de la rivière (Il y a le choix entre plusieurs durée/distance de visite !).

Nous reprenons la route pour la seconde visite de la journée, prévue sur l'ile de Krk (Pas d'erreur, il n'y a pas de voyelle !), en Croatie. À 570 mètres au plus près du continent, Krk est reliée à la terre ferme par un pont de béton de deux arches. Mesurant 1 430 mètres, c'est l'un des plus longs ponts du monde construits en béton.

Si nous allons précisement à cet endroit c'est qu'on y trouve un lieu bien spécifique... le palace Haludovo. Il est plus connu sous le nom de “Penthouse Adriatic Club” du fait que son propriétaire n’était autre que Bob Guccione, le créateur du magazine américain de charme concurrent à Playboy, Penthouse.

Comme tout bon lieu abandonné des Balkans, l’endroit est totalement ravagé, il ne reste plus rien, tout a été volatilisé, c’est dommage, le bâtiment reste beau, son architecture typique des années 70 résiste encore à ce vandalisme extrême. C’est devenu depuis une attraction touristique, le seul endroit où l'ai ait croisé des urbexeurs en maillot de bain vennus par curiosité découvrir cet endroit qui fut l’un des hôtels les plus festifs de l’ère communiste Yougoslave.

Cela peut surprendre de trouver un tel lieu datant des années 70 en Europe de l'Est... Il faut savoir que la Yougoslavie était "à part". Son dirigeant, le maréchal Tito, ayant rompu avec l'URSS dès 1948, Tito opta ensuite, pendant la guerre froide, pour une politique de neutralité et de bonnes relations avec l'Ouest. Il fut, à ce titre, l'un des fondateurs du mouvement des non-alignés. Il y avait des jardins suspendus, des piscines somptueuses, des meubles coûteux du milieu du siècle, des fontaines et des "Penthouse Pets " (l'équivalent des Bunny de Playboy) employés par la station en tant qu'hôtesses que Guccione lui-même a promues comme les " nouveaux soldats de la guerre froide ".

100 kilos de homard, 5 kilos de caviar et des centaines de bouteilles de champagne auraient été consommés chaque jour par les hôtes du centre de villégiature, y compris les chefs d'État Olof Palme et Saddam Hussein. Alors que les clients plus riches appréciaient l'opulence de l'hôtel, jusqu'à une piscine remplie de champagne, l'épine dorsale de la classe moyenne des touristes étrangers, ne dépensait pas la moitié de l'argent que l'hôtel attendait du casino et parce que les citoyens yougoslaves se voyaient interdire l'entrée par le gouvernement, ils n'avaient pas non plus de clientèle locale. Ainsi, après une année de dépenses excessives de façon spectaculaire, à hauteur de 45 millions de dollars, Guccione s'est retiré de l'affaire. Pendant les 20 années suivantes, Haludovo a continué en tant qu'entreprise dirigée par des travailleurs et soutenue par l'état Yougoslave. Le lieu est resté un centre de villégiature haut de gamme jusqu'à la fin du communisme mais n'a pas survécu à la guerre d'indépendance...

On reprend ensuite la route, direction la frontière de la Bosnie où nous passerons la nuit. Il faut savoir que la Croatie semble en guerre contre les camions aménagés. Dénonciations, primes et PV pour tous ceux qui ne dorment pas dans des campings. Le genre de politique qui ne nous plait pas, et comme le pays est super étroit, on est jamais loin d'une frontière donc...

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