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Mes 'Best of'

Communisme

Nous avons eu l'occasion de nous ballader dans la grande majorité des pays européens de l'ex 'Bloc de l'Est'. Au moment où j'écris ces notes -Janvier 2020- il nous manque la Biélorussie et Moscou comme principales destinations manquantes... Ça a été l'occasion de découvrir les traces d'une société radicalement différente du capitalisme qu'on connait tous. Après avoir discuté avec pas mal d'anciens et même si je suis conscient que, du fait de ne pas parler russe, mes contacts n'étaient généralement pas des gens du peuple mais des gens instruits ayant appris l'anglais, je peux dire que le régine ne présentait pas autant de mauvais points qu'on veux bien nous le dire aujourd'hui ! (Je précise cependant que les écarts sont moins tranchés que lorsque j'ai parlé du nazisme avec d'anciens allemands ! I ici il y a quand même une majorité qui tend à dire que c'est globalement mieux aujourd'hui, les points meilleurs avant (éducation, soins, gratuité du logement...) ne compensant pas les très mauvais points de l'époque). 

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Photo N° 1 : Le palais du peuple de Nicolae Ceaușescu (Roumanie) 

Gratte-ciel stalinien (par son style, non par l'époque de sa construction) d'une surface intérieure de 350 000 m2, il est le plus grand bâtiment en pierre et le second plus grand bâtiment administratif au monde après le Pentagone. Il contient 1 100 pièces réparties sur 12 étages. Quatre niveaux supplémentaires en sous-sol sont actuellement accessibles et utilisés et quatre autres encore plus ou moins achevés. Le palais devait être appelé la « maison du Peuple » (Casa Poporului). Sa construction commence en 1984, entraînant la destruction de 520 hectares de la ville de Bucarest (1/5 de la superficie totale du centre historique de la ville).20 000 ouvriers (dont des prisonniers) travaillent sur le chantier jour et nuit. Le projet aura coûté jusqu'à 40 % du PIB annuel du pays pendant sa construction. Le palais devait comporter à son sommet une flèche élevée surmontée d'une énorme étoile rouge, qui n'a finalement pas été réalisée. Le bâtiment, inachevé, est largement pillé après la chute de la dictature de Ceaușescu en 1989. Le gouvernement d'Ion Iliescu, successeur de Ceaușescu, décide tout de même d'achever et d'utiliser le palais, car il a d'ores et déjà coûté très cher sur tous les plans. Il sera officiellement baptisé « Palais du Parlement » lors de l'installation de la Chambre des députés en 1994. Selon une légende urbaine, le milliardaire américain Donald Trump aurait offert d'acheter le bâtiment pour en faire le plus grand casino du monde, mais son offre d'achat aurait été déclinée.  

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Photo N° 2 : Musée National Historique de Tirana (Albanie) 

Le musée national historique est le plus grand musée d'Albanie, il a ouvert en Octobre 1981. Le bâtiment, à l'allure imposante, relève de l'esthétique soviétique, et se distingue notamment par une mosaïque monumentale inspirée du réalisme socialiste et représentant « L'élan du peuple albanais vers son indépendance et son identité ». L'Albanie connaît, après sa libération totale en novembre 1944, un gouvernement communiste, dont le principal dirigeant est Enver Hoxha, chef du gouvernement et premier secrétaire du Parti communiste d'Albanie. Le gouvernement albanais est le seul à refuser la destalinisation à partir de 1956 (ce qui le conduira à la rupture avec l'Union soviétique et à un très fort isolement international) et il impose la dictature la plus sévère d'Europe (plus de 8 000 condamnations à mort et des milliers de personnes emprisonnées dans des camps, pour une population d'après-guerre de 1 million d'habitants). L'Albanie est restée très fortement isolée du reste du monde jusqu'à la chute du régime communiste en 1991.  

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Photo N° 3 et 4 : Monument de Bouzloudja (Bulgarie) 

Le monument de Bouzloudja ou maison du Parti communiste bulgare est une ancienne salle de congrès, aujourd'hui abandonnée. Construit sous le régime communiste de la République populaire de Bulgarie, ce bâtiment est situé sur le sommet de la Bouzloudja (ou Buzludja) à 1 441 m d’altitude. Il a été inauguré en 1981, puis abandonné lors de la chute du régime communiste en 1989. Conçu par l’architecte Guéorguy Stoilov, ce bâtiment a mobilisé pendant sept ans plus de 6 000 travailleurs dont 20 célèbres peintres et sculpteurs bulgares qui ont travaillé pendant 18 mois à la décoration intérieure. Le bâtiment comporte plusieurs niveaux, une passerelle panoramique et la salle principale ornée d’un plafond en forme de coupole suspendue à près de 15 mètres de hauteur. Cette coupole impressionnante était recouverte à l’origine de 30 tonnes de cuivre qui a été pillé au fil des années, ce qui fragilise beaucoup la structure de l’édifice.  

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Bien entendu il est interdit de pénétrer dans le bâtiment mais certains trouvent tout de même un moyen de se faufiler (les vilains...) pour découvrir le décor intérieur qui était composé de mosaïques de marbre et de verre, y compris dans l'auditorium de la salle principale, d’une superficie de 500 m2, où la mosaïque géante représentait des thèmes communistes bulgares et soviétiques.

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Photo N° 5 : Tour Genex (Serbie) 

La tour Genex est située dans le quartier du Blok 33 dans la municipalité de Novi Beograd, une extention de la ville de Belgrade créée en 1948 ( Pendant des années, ce secteur resta le site des constructions les plus importantes de la République fédérative socialiste de Yougoslavie et fut une source de fierté pour les autorités communistes du pays). C'est un ensemble de deux tours reliées entre elles par un restaurant tournant. Par sa hauteur (115 m), elle arrive en seconde position à Belgrade, après la tour Ušće. Elle a été dessinée en 1977 par l'architecte Mihajlo Mitrović et elle est caractéristique du style brutaliste. L'une des tours est occupée par les bureaux du groupe Genex, ce qui lui a donné son nom familier de tour Genex. Officiellement, elle a été nommée Porte occidentale de Belgrade et conçue comme un portique monumental destiné à accueillir les voyageurs en provenance de l'aéroport Nikola-Tesla, d'où elle est parfaitement visible. La seconde tour est résidentielle.. 

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Photo N° 6 : Monument de Podgaric (Croatie) 

Pendant les années 1960 et 1970, des centaines de monuments commémorant la Seconde Guerre Mondiale appelés « Spomeniks » (Ce mot à la sonorité ronde et métallique signifie mémorial en serbo-croate) ont été construits dans toute l’ex-Yougoslavie sur ordre du leader yougoslave Tito. Ces sculptures monumentales en béton et à la géométrie angulaire rappellent les formes de fleurs, de cristaux et de virus ou d’ADN. Dans les années 1980, les « Spomeniks » attiraient encore des millions de visiteurs provenant du bloc de l’Est. Aujourd’hui, ils sont largement délaissés, leur symbolique étant perdue ou indésirable. Ce monument est un de mes préférés. Oeuvre de Dušan Džamonja, il a été construit en 1967 comme mémorial pour les soldats communistes serbes tombés entre 1941 et 1945.  

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Photo N° 7 : Base souterraine de Zeljava (Croatie) 

Jusqu'en 1992, elle était la plus grande base militaire de l'armée yougoslave. Sa construction débuta en 1957 sous le nom de code "Objekat 505" ou "Bâtiment 505". Comme tout bâtiment militaire sensible en Yougoslavie, les travaux furent réalisés dans le plus grand secret. Intégralement enterrée dans la montagne, la base devait être suffisamment éloignée des frontières, afin d'être convenablement défendue en cas d'invasion, et pouvoir résister à une attaque nucléaire d'une puissance de 20 kilotonnes. Mise en service en 1968, à cause de la crise en Tchécoslovaquie, la base fera l'objet d'extensions et améliorations jusqu'en 1992. Le samedi 16 mai 1992, la base aérienne de Željava fut sabotée par l'armée yougoslave et détruite avec 56 tonnes d'explosifs (La Yougoslavie était alors en pleine dissolution). Abandonné, le site reste encore à ce jour très dangereux, pollué par les mines et par des produits chimiques dégagés lors du sabotage de 1992. La base avait été construite pour une situation de guerre totale. Elle était complètement autonome en carburant et munition pour 60 MiG-21 pendant 60 jours. La partie extérieure était constituée de 5 pistes (2 pour les décollages et atterrissages et 3 pour les décollages) et d'un camp militaire à proximité. Sous terre on peut découvrir trois galeries d'une longueur de 400, 500 et 350 m d'une hauteur de 8 m et d'une largeur de 20 m et un centre de maintenance d'une hauteur de 12 m. Les 4 portes d'entrées avaient une épaisseur d'un mètre, une hauteur de 21 m, une largeur de 9 m et d'un poids de 100 t afin de résister au souffle d'ue bombe atomique. Cette enceinte permettait le séjour de plusieurs centaines de personnes et ces galeries souterraines desservent des restaurants, dortoirs, bureaux, hôpital, centre de maintenance, groupes électrogènes, réservoirs de kérosène et dépôt de munitions. Un ascenseur au centre de la base permettait d'atteindre un bunker situé à 30 m de hauteur à flanc de montagne dans lequel était placé une tour de contrôle camouflée. Un de nos meilleurs 'urbex' à ce jour...  

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Photo N° 8 : Signalisation des routes de l'ex URSS 

Un truc que j'adore sur les routes de l'ex URSS (il n'y a pas ça dans les ex pays satellites), c'est les indicateurs des villages ou les mémoriaux pour ceux qui ont construit la route. On voit bien que le béton était quasi gratuit là bas ! Les routes ne traversent pas les villages (Ils étaient moins cons que nous !) mais passent à une certaine distance. Chaque village est donc relié à la route principale par une petite route locale et à la jonction il y a systématiquement un gros machin, toujours dfférent, qui donne souvent en plus du nom du village une indication sur sa spécialisation (Culture de blé, pièces pour les avions...).  

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Photo N° 9 : Arrets Bus le long des routes de l'ex URSS 

Autre sujet de surprise et de diversité, les arrêts Bus sont, comme les panneaux indicateurs des localités, très différents les uns des autres et souvent assez superbes.  

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Photo N° 10 : Statue de la Mère Patrie (Ukraine) 

Érigée le 9 mai 1981 à l'époque de l'ère soviétique, elle fait partie du Musée de la Grande Guerre patriotique de Kiev. Elle a été inaugurée par Léonid Brejnev, le secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique. La statue, haute de 62 m, est faite d'acier inoxydable et repose sur un piédestal de 40m de haut (Il en existe une encore plus haute à Volvograd, 85 mètres !). L'épée que brandit le personnage est longue de 16 m et pèse 9 tonnes ; elle a été raccourcie, car sa pointe était à l'origine plus haute que la croix du monastère Laure des Grottes de Kiev. Son autre main porte un bouclier de 13 m par 8 m, sur lequel figure l'emblème de l'Union Soviétique. En avril 2015, dans une tentative de décommunisation du pays, le parlement ukrainien a interdit les symboles soviétiques et communistes et fait changer les noms des rues et des monuments. Cependant, les monuments de la Seconde Guerre mondiale devraient être épargnés. Jusqu'à quand ?  

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Photo N° 11 : Palais de la culture 'Energetik' (Ukraine) 

Le Palais de la Culture de Pripyat a été construit dans les années 1970. Son nom repose sur un jeu de mot en russe car il a deux signfications, "Énergique" et "Ouvrier d'une centrale énergétique". Ce Palais était un des plus récents et donc un des plus modernes d'URSS, il comprenait une salle de cinéma, un théâtre, une bibliothèque, un gymnase, une piscine, un ring de boxe, une salle de danse et divers salons. Il y avait même un stand de tir en sous sol. Le Palais de la Culture de Pripyat fut abandonné comme tout le reste de la ville suite à l'accident de Chernobyl.  

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Photo N° 12 : Palais de la culture et de la science (Pologne) 

Le Palais de la Culture et de la Science est un gratte-ciel édifié à Varsovie entre 1952 et 1955. Alors que les pays d’Europe centrale et orientale se remettaient à peine de la Seconde Guerre mondiale, qui les avait presque anéantis, dans un contexte économique très difficile, la construction de ce « palais » gigantesque mobilisa des ressources matérielles et humaines considérables : elle fut entièrement financée par l'Union soviétique et réalisée par 3 500 spécialistes et ouvriers soviétiques. Il compte 3 288 pièces réparties sur 42 étages et mesure 231 mètres. À l’époque de sa construction et jusqu’en 1990, c’était le deuxième bâtiment le plus haut d’Europe après l’Université d'État de Moscou. Le visiteur peut accéder jusqu’aux terrasses du 31e étage, qui offrent une vue imprenable sur la ville. L’aspect général du bâtiment, extrêmement massif, encore très contesté aujourd’hui, est à l’origine d’une boutade que les habitants de Varsovie racontaient volontiers dans les années 1960 : « le seul habitant heureux de Varsovie est le gardien du palais de la Culture... car quand il se met à sa fenêtre, il est le seul à ne pas le voir ».  

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