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Italie - Val d'Aoste

La Vallée d'Aoste (en valdôtain : Val d'Outa) est une région à statut spécial d'Italie située dans le Nord-Ouest du pays. Ancienne colonie romaine, elle a ensuite fait partie du royaume des Francs, de l'empire carolingien et du royaume de Bourgogne, puis des États de Savoie, comme duché d'Aoste (1536), avant son intégration à l'Italie en 1860. De ce fait c'est une région avec deux langues officielles, l'Italien et le Français mais dans les villages c'est le patois appelé Valdôtain ou 'Francoprovençal' qui est le plus parlé.

Le Val d'Aoste est la région la moins peuplée d'Italie, et aussi la moins dense, avec une densité démographique de 39 hab./km2. La région est traversée par la route nationale 26, qui se termine au col du Petit-Saint-Bernard, à la frontière française avec la Savoie, et par l'autoroute A5, qui se termine au tunnel du Mont-Blanc, frontière française avec la Haute-Savoie. La route nationale 27 commence à Aoste et mène au tunnel du Grand-Saint-Bernard, avant de poursuivre jusqu'au col du même nom (frontière suisse avec le Valais).

Aoste

Entourée de sommets élevés, la ville est située à la jonction de deux vallées importantes pour les communications. L'une est celle de la Doire Baltée, qui remonte à l'Ouest vers le mont Blanc. L'autre vallée est celle du Buthier, appelée Valpelline, qui remonte au Nord vers la vallée du Grand-Saint-Bernard et le col du même nom.

Aoste était habitée déjà dans la Préhistoire par les Salasses, une population de culture mégalithique d'origine celto-ligure. Les uniques témoignages de la période salasse sont constitués par une nécropole et un lieu de culte remontant au IIIe millénaire, où se trouve aujourd'hui le quartier de Saint-Martin-de-Corléans, avec des tombeaux mégalithiques.

Rome commença à s'intéresser à la conquête des Alpes après la fin de la Deuxième guerre punique, en 202 av. J.-C. Les Gaulois, alliés des Carthaginois, constituaient une menace dans cette région. La fonction d'un camp militaire dans l'actuelle vallée de la Doire Baltée était surtout stratégique. Pour protéger la plaine du Pô, il fallait conquérir les Alpes pour en faire un rempart naturel contre les invasions des Barbares. Dans ce but, à l'embouchure des vallées alpines, les Romains fondèrent des cités fortifiées. Le plan actuel de la ville a conservé le plan hippodamien typique des colonies militaires romaines. La rue principale, appelée en latin Decumanus maximus (correspondant aux actuelles rue de la Porte Prétorienne, rue Jean-Baptiste de Tillier et rue Édouard-Aubert), mesurant à l'époque 9 mètres de large, représentait le prolongement de la route consulaire des Gaules reliant Mediolanum (Milan) au col du Petit-Saint-Bernard. L'accès à la ville se faisait à travers un pont sur le Buthier, encore visible aujourd'hui, même si le fleuve modifia son cours à la suite d'une inondation. La triple arche de la porte prétorienne, chariots pour la grande arche centrale et piétons pour les plus petites arches de côté, est encore bien conservé. On peut même y voir encore quelques unes des plaques de marbre qui recouvrait l'ensemble. Dans la ville se trouvaient un théâtre, un amphithéâtre, des thermes et un forum. Les murs d'enceinte et les portes de la ville sont visibles à plusieurs endroits.

La ville grandit au Moyen Age. C'est l'une des étapes de la Via Francigena, chemin de pèlerinage menant de Canterbury (Angleterre) à Rome. On retrouve bien les petites rues de cette époque quand on se promène dans l'ancien centre. La très grande place devant l'hôtel de ville surprend par rapport à toutes ces petites rues. Dès 1352 se dressait à cet endroit le couvent Saint-François qui comprenait un clocher de quarante mètres de haut et un cloître. Parmi les plus anciens de la ville, il occupait tout le quadrilatère de la place actuelle. Cet édifice resta inaltéré jusqu'à 1835, quand les travaux pour la construction de l'Hôtel de Ville commencèrent. L'année suivante le couvent fut complètement abattu pour permettre la création de cette énome place, la Place Emile Chanoux.

Un petit mot sur le jambon d'Aoste. Il est souvent confondu avec le jambon Aoste, bien français celui là... Mais ce dernier n'a rien à voir avec le jambon de la vallée d'Aoste, produit à Saint Rhémy en Bosses depuis 1397, au pied du col du Grand Saint Bernard ! Il est en fait fabriqué en France à partir de carcasses de viande importées de Chine et des Etats-Unis dans la ville d'Aoste mais Aoste en Isère! Et contrairement à son homonyme italien, qui est un jambon cru, il s'agit d'un jambon mi-cuit. Cette confusion a été savamment entrenue pendant des années puisque la marque déposée "Jambon d'Aoste" était la propriété du groupe Aoste, le numéro 1 français de la charcuterie (Justin Bridou, Cochonou...). Il aura fallu que la Commission européenne intervienne et interdise en 2008 l'utilisation de cette appellation qui pouvait induire en erreur les consommateurs pour que l'ambiguïté cesse. La marque a depuis adopté le nom de "Jambon Aoste". Le vrai jambon italien d'Aoste bénéficie d'une AOP "Vallée d'Aoste Jambon de Bosses". Il s'agit d'une salaison séchée naturellement et transformée en quantités limitées. Au goût c'est bien sur le jour et la nuit...

Le Skyway Monte Bianco

Le point de départ du téléphérique est Pontal - Courmayeur (1 300 m), où se trouvent la billetterie, les parkings et un petit café. Inauguré en juin 2015, le téléphérique monte à la spectaculaire altitude de 3 466 m à son arrêt final, Punta Helbronner. Vous pourrez admirer la splendeur du mont Blanc depuis la terrasse panoramique à 360 degrés. Il y a aussi un bistro et la magnifique exposition permanente de cristaux. Bon c'est pas gratuit : compter quand même une cinquantaine d'euros par personne !

De là une ballade en raquette sur le glacier du Géant permet des vues imprenables sur le Mont Blanc et les autres cimes à plus de 4000 mètres ainsi que sur la mythique 'vallée blanche'..

On peut aussi voir la face est de l'Aiguille du Midi qui surplombe Chamonix en France. Endroit idéal pour une pose Pain + Fontina. La Fontine (Fontina en italien) est un fromage à texture demi-dure produit à partir du lait entier cru de vaches locales alimentées de fourrage vert pendant l'été et de foin local pendant le reste de l'année. La fontine se produit seulement en Vallée d'Aoste, le vin conseillé pour l'accompagner est le Gamay Vallée d'Aoste AOC.

Château Royal de Sarre

Le château se dresse dans le lieu-dit Lalex, sur un promontoire qui domine la plaine d’Aoste au-dessus de la route nationale qui mène au Mont-Blanc, peu après le croisement pour Cogne. La maison forte de Jacques de Bard, le fondateur de la famille de Sarre se trouvait déjà ici vers l'an 1242. En 1849, après la défaite de Novare, le roi Charles-Albert abdique en faveur de son fils Victor-Emmanuel II, qui devient comte de Sarre en 1869 après avoir acheté le château. Il en fait sa maison de chasse pour les campagnes de chasse massive dans les vallées locales, qui lui ont valu le surnom de « Roi chasseur ». Les salles du château ont été aménagées avec des expositions impressionnantes de trophées de chasse. La région autonome Vallée d'Aoste l'a acheté en 1989 pour l'ouvrir au public.

J'aurais préfèré ne pas compter le nombre de gibiers qu'il a fallu abattre pour avoir autant de bois divers à l'intérieur : 3612 !!! :-(

Fort de Bard

Le fort de Bard est une forteresse restaurée en 1830 par les Souverains de Savoie sur un promontoire rocheux dominant le bourg de Bard, à l'entrée de la Vallée d'Aoste. L'endroit a toujours été utilisé pour la défense, des documents témoignent de l'existence d'une garnison ostrogothe de 60 hommes à l'époque de Thierry Ier et de Théodoric le Grand (VIe siècle). Le dernier fort en date avant l'actuel avait été détruit en 1800 sur ordre de Bonaparte qui avait eu bien du mal à le prendre. Le musée des Alpes a été ouvert dans le fort en 2006.

Chamois

Chamois est un petit village d'altitude qui a deux caractéristiques interessantes. Il n'y a pas de route pour y monter, seulement une piste 4X4, un téléphérique et un... altiport. Un altiport est un petit aérodrome de montagne à la piste très courte car en pente ! L'occasion de voir les sommets d'un peu plus haut...

Décoller depuis ce genre de piste est extrèmement impressionnant, on a vraiment l'impression qu'on va se jetter dans le vide (En fait c'est pas vraiment une impression...)

La neige forme des sortes de fumées sur les sommet, indicateur d'un vent assez violent en altutude.

La Maison des Anciens Remèdes

Située à Jovençan, la Maison des Anciens Remèdes est un véritable hommage aux pratiques officinales alpines. En effet, mêlés aux légendes et à la culture valdôtaines, les recettes et remèdes traditionnels sont mis en valeur, dans le but de pérenniser leur usage. Car n’oublions pas qu’un ancien remède n’est pas un remède inefficace !

Parc National du Grand Paradis

Le parc national du Grand-Paradis a succédé à une réserve royale créée par le roi Victor-Emmanuel II en 1856 pour protéger le bouquetin, alors en voie d'extinction. Ce territoire protégé est devenu un parc national en 1922 et est le plus ancien parc national italien. Il a inspiré la création plus tardive en 1963 du parc national de la Vanoise qui le jouxte du côté français de la frontière et avec lequel il est jumelé. On y trouve près de 3 000 bouquetins, la plus importante population d'Europe. Il y a également près de 8000 chamois, des marmottes, renards et quelques lynx.

Col du grand Saint Bernard (2 469 mètres d'altitude)

L'histoire du col suit celle de la province romaine des Alpes pennines. L'antique voie romaine, avec tranchées, ponts et tunnels existe toujours, elle longe en contrebas l'actuelle route d'accès au col. Le col est le point culminant et l'un des passages les plus difficiles de la via Francigena, chemin de pèlerinage menant à Rome, dont l'itinéraire le plus ancien est donné par Sigéric de Cantorbéry, en 990. Au XIe siècle, saint Bernard de Menthon, qui eut pitié des malheureux qui y mouraient régulièrement, obtint de l'évêque d'Aoste qu'une expédition délivre le lieu des brigands et que l'hospice détruit soit reconstruit (en l'an 968) pour héberger et secourir les voyageurs. C'est à ce moment là que le col va perdre son nom d'origine de col du Mont Joux pour devenir le Col de Saint Bernard. Bonaparte y passa en mai 1800 avec 40 000 hommes, lors de la campagne d'Italie.

La route carrossable, tracée en 1905 et ayant une déclivité de 9 %, n'est praticable que lorsque la neige a suffisamment fondu, à la belle saison. Elle est doublée par un tunnel routier payant de 5 850 mètres creusé en 1964, qui abrite la route européenne 27.

La haute vallée du Lys

Cette vallée se trouve tout au Nord Est du Val d'Aoste (Au dessus c'est le Valais en Suisse, à l'Est c'est le Piémont). La haute vallée du Lys a été peuplée par les migrations des Walsers, et aujourd'hui elle garde intactes depuis 700 ans les traditions de ce peuple, leur architecture typique, aussi bien que leur langue, le Titch, issue du Suisse Allemand. Dépaysement garanti !